Le jour s’était levé depuis plusieurs heures déjà… Le soleil brillait haut dans le ciel, pas un nuage pour assombrir cette magnifique journée. Il ne faisait ni trop chaud, ni trop humide, tout était pour le mieux dans ce camp de fortune.
Les hommes s’activaient du mieux qu’ils pouvaient, afin de creuser des tranchées, abattre les arbres pour faire les palissades, planter les pieux contre la cavalerie… Et lentement, un léger camp fortifié apparaissait.
Toute la colonie d’hommes, une petite centaine, travaillait de toutes ses forces, sans broncher, avec une redoutable efficacité. A leur tête, un homme. Un homme robuste, grand, fier… un ancien Capitaine, vétéran de plusieurs campagnes militaires. Et ces hommes le regardaient tous avec admiration, mais aussi crainte, peur… Car ils le savaient, ils étaient en danger.
Cet homme était un ancien soldat qui avait servit sous les ordres du seigneur Valenios, un impérial sous les ordres de Mokot lui-même. Et il avait servit durant toute la compétition du Crane Infernal, menant son unité au combat avec vigueur et détermination.
C’était un bon officier, et il avait pu amasser suffisamment d’or pour fuir avec son unité et pour fonder sa propre seigneurie.
Néanmoins, et ils le savaient tous, ils avaient trahit l’Empire. Et la situation dans laquelle ils se trouvaient était dangereuse. Aucun officier n’avait ainsi profité du Chaos pour s’enfuir, et, ça aussi ils le savaient, les chiens de justice arriveraient tôt au tard.
C’est pour cela qu’ils devaient être prêts à les accueillir.
Le seigneur Fratus se tenait debout, dans les bois, appuyé sur un boulot assez jeune. Il épia cette clairière qui, avec toute l’activité de la troupe, lui faisait penser à une fourmilière. Il épia… ou plutôt il inspecta… regardant tout ce que ses yeux lui montraient, tout ce qu’ils pouvaient distinguer… les hommes, leur nombre, les endroits accessible, les armes, les chevaux… Il inspecta toute la clairière puis, quand il eut finit, il se retourna pour retourner à ses troupes.
En revenant, il tomba nez à nez avec une bande d’enfants, jouant dans les bois aux chevaliers et aux brigands. Quand ils le virent, dans son armure de Grand Maître, ils accoururent vers lui.
-Monsieur, monsieur, tu es l’Empereur ?
Fratus, touché, ne put s’empêcher de rire.
-L’Empereur ? Non ! je ne suis que son frère de sang.
Il inspecta ces enfants, sales, fatigués…
-Avez-vous mangé ?
-Non monsieur, les adultes ils ont dit qu’on devait se restreindre…
Il chercha quelque chose dans sa poche, puis sortit une sorte de sceau portant son blason et leur tendit.
-Tenez, prenez ça et portez-le aux hommes sans armures là-bas derrière. Dites leur que Fratus vous offre gite et couvert, et dites leur de bien vous soigner.
Les enfants partirent vers l’endroit indiqué, heureux et joyeux, courant de toutes leurs forces.
Quand Fratus arriva devant ses troupes, il leur expliqua la situation stratégique, leur défini son plan, désigna les chefs d’escouade, puis il tira son épée et ordonna la marche lente vers l’ennemi.
Chaque Fléau qui constituait son unité était vêtu d’une armure noire avec bandes argentée, ainsi que d’une grande cape noire. De plus, chacun était armé d’un long vouge, puissante lance tranchante, aussi légère que mortelle.
A l’orée de la forêt, il ordonna la charge, et silencieusement, tel un ballet noir, tous exécutèrent son ordre. Les traitres furent surpris de voir avancer vers eux cette vague de ténèbres et d’acier, qui lentement se rapprochait inexorablement. Ils déclenchèrent l’alarme, tirèrent leurs épées, et se positionnèrent en défense… Mais rien à faire. La déferlante infernale qui leur tomba dessus fut sans pitié, massacrant chacun d’entre eux. Pris à dépourvu, le Capitaine sonna la retraite, et les ¾ des hommes fuirent vers l’opposée de la clairière… Exactement là où les attendaient les autres Fléaux, détaché du groupe par Fratus.
Tout aussi mécaniquement, ils massacrèrent les résistants. Les traitres, terrorisés, se réfugièrent dans leur camp inachevé… Et les Fléaux percèrent la défense, tuant les hommes qui se dressaient devant eux.
Nombreux furent ceux qui jetèrent les armes, implorèrent la pitié des serviteurs de Kail… mais rien ne pouvait les sauver. La justice était en marche, et chacun d’entre eux, même agenouillé et suppliant, périt sous les coups de lame des terribles Fléaux.
Le Capitaine était mort dès le début de la percée… les cadavre étaient fouillés, dépouillés… puis décapités. Les têtes furent misent dans des chariots pour être ramenées à Onogal, pour être offertes à Kail. Les corps, eux, furent entassés et brulés au centre du campement. Le Capitaine quant à lui, fut crucifié devant le tas fumant de ses anciens compagnons.
Tels étaient les Fléaux, telle était la Justice de l’Empire… telle était la Death Guard.
Généreuse… et impitoyable.
Sam 3 Nov - 1:59
